Limites d'Atterberg
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Généralités
Les limites d'Atterberg sont des teneurs en eau caractéristiques des sols fins permettant entre autre d'établir leur classification et d'évaluer leur consistance. Ces valeurs de teneurs en eau permettent de caractériser également les différents états des sols : liquide, plastique, solide et solide sans retrait de ces matériaux. Cet un essai relativement long à réaliser (plus de deux jours en général et la durée[1] augmente avec la proportion d'argile). Bien que rudimentaire dans sa préparation, les résultats obtenus sont répétables et reproductibles.Les limites d'Atterberg comprennent :
- la limite de liquidité wL (NF P94-051[2] ou -052-1[3])
- la limite de plasticité wP (NF P904-051[2])
- la limite de retrait wR (XP P94-060-1[4])
Certains laboratoires utilisent la droite de Casagrande pour évaluer l'IP à partir de la limite de liquidité, que l'on retrouve dans un diagramme IP-wL. Cette droite a pour équation :
avec :
- 0,70 < a < 0,80
- 13 < b < 20
L'utilisation de cette formule est limitée à certains sols et doit faire référence à l'expérience régionale.
L'utilisation des limites est très intéressante pour évaluer les états hydriques des sols fins en terrassement. Pour cela on évalue l'indice de consistance du sol Ic. Plus la teneur en eau naturelle du sol se rapprochera de la limite de plasticité et meilleure sera sa consistance. En s'éloignant de la limite de plasticité, le matériau s'humidifie et sa consistance diminue. Il ne faut pas confondre la consistance et la plasticité. La position de la teneur en eau naturelle (wn)du matériau par rapport aux limites d'Atterberg permet d'exprimer cet indice de la façon suivante :
Description du mode opératoire
Ces essais se réalisent sur un mortier de sol composé de la fraction granulométrique 0/400 µm. Pour cela, l'échantillon homogénéisé de départ est au préalable humidifié dans un bac. La quantité de sol initial est environ de 200x le diamètre en mm des plus gros éléments (Dmax).Une fois le matériau ameubli il est tamisé sous eau au tamis de 400µm dans un bac de récupération suffisamment grand (photo 1).
Il faut ensuite laisser le mélange décanter pour éliminer l'excès d'eau (photo 2). Dès que l'eau devient claire, une première étape peut consister à siphonner l'excédent (photo 3). Pour réduire ensuite plus finement la quantité d'eau, un passage à l'étuve à des températures inférieures à 50°C peut être réalisé (photo 4). On peut également laisser évaporer doucement jusqu'à atteindre la teneur en eau la plus proche de la liquidité. Il convient d'être très vigilant afin de ne pas trop sécher le matériau car cela oblige à recommencer l'opération. Après séchage, le mortier est récupéré et malaxé sur une table en marbre pour homogénéiser autant que possible la pâte et éliminer les éventuelles boulettes qui auraient pu se former. Ce mélange doit être le plus lisse possible (photo 5).
Le mortier est enfin prêt pour commencer les essais.
Les limites sont réalisées sur une plaque de marbre poreux ce qui aide à faire baisser doucement les teneurs en eau du matériau.
détermination de la limite de liquidité
- l'essai à la coupelle de Casagrande (NF P94-051[2])
- l'essai au cône de pénétration (NF P94-052-1[3])
détermination de la limite de plasticité
La limite de plasticité est définit par application de la norme NF 94-051[2] . Le matériau est roulé sous la forme d'un petit rouleau plein (ou boudin) d'environ 3 mm de diamètre. Ce boudin est progressivement asséché en frottant le matériau entre la plaque de marbre et un patin poreux (souvent en bois) (photo 6). Lorsque le rouleau n'est plus plastique, il devient alors cassant (photo 7). L'essai est arrêté car la teneur en eau à ce moment correspond à la limite de plasticité.détermination de la limite de retrait
Utilisation des limites d'Atterberg dans le domaine routier
Les limites d'Atterberg sont utilisées pour identifier et classer les matériaux fins. Ainsi la norme NF P11-300[4] permet de distinguer différentes classes de sols selon les indices de plasticité des matériaux. Il s'agit même d'un essai à privilégier pour les sols fins au détriment de l'essai au Bleu de méthylène.Pour les matériaux très fins, contenant plus de 35% de passant à 80µm, on distinguera 4 classes de sols :
- les sols A1 dont l'IP est inférieur à 11 ;
- les sols A2 dont l'IP est compris entre 11 et 25 ;
- les sols A3 dont l'IP est compris entre 25 et 40 ;
- les sols A4 dont l'IP est supérieur à 40.
- les sables argileux B5 dont l'IP est inférieur à 12 ;
- les argiles sableuses B6 dont l'IP est supérieur à 12.
Incertitudes de l'essai
Disposer de la valeur de l'incertitude est important pour évaluer la portée du résultat. Cette information semble ainsi nécessaire pour valider l'application de résultats surtout lorsque l'incertitude affecte la conformité aux limites d'une spécification.
Incertitudes évaluées en 2011 sur la limite de liquidité à la coupelle
- limite de répétabilité : r = 3,7
- limite de reproductibilité : R = 7,0
- incertitude élargie pour k=2 : U = 5,0
Incertitudes évaluées en 2011 sur la limite de liquidité au cône
- limite de répétabilité : r = 1,7
- limite de reproductibilité : R = 8,0
- incertitude élargie pour k=2 : U = 5,7
Incertitudes évaluées en 2011 sur la limite de plasticité au rouleau
- limite de répétabilité : r = 2,9
- limite de reproductibilité : R = 7,7
- incertitude élargie pour k=2 : U = 5,4